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Photo du rédacteurIsobel

Cloune-Contact pour tous !


Alors.... Cloune ou Clown ?

Certains diront que je fais des fioritures langagières, que j'ergote, que je fais dans l'originalité ou le démarquage à tout crin... Que je francise par excès de bon teint en quelque sorte. Et bien non, pas du tout ! J'assume entièrement le choix de cette orthographe là pour un nom qui me tient bien à cœur (voir au corps !).

Et je vais de ce pas m'en expliquer ici même !

Un peu d'histoire pour commencer. Le nom commun "Clown" est emprunté à l'anglais "Clown" (prononcé -klôn') dont l'emploi est attesté dès le quinzième siècle. D'abord utilisé au théâtre pour qualifier un personnage rustique, ridicule et lourdaud, il apparait ensuite comme un personnage des arlequinades et du cirque équestre, prompt à faire rire grâce à ses cabrioles, à son agilité...et à ses bêtises.

"Cloune" quand à lui est la francisation de ce nom commun que je préfère utiliser au vu de mon déplorable accent anglais (francisation plus ou moins acceptée c'est vrai par les dictionnaires ou les joueurs de scrabble mais utilisée quand même par Raymond Queneau ou Anne Sibran dans leur livres dès 1944 !).

Le XXème siècle a vu le personnage du clown sortir de la piste et se mêler à d'autres arts vivants, au théâtre notamment, qu'il soit de ville ou de rue.

Aujourd'hui, il est courant de distinguer le clown "de cirque" de celui "de scène" (voir de trottoir). Le chapiteau a gardé pour lui les duos auguste/clown blanc, les pitreries et grosses blagues qui font rire les enfants (et les grands aussi très souvent !). Et a laissé libre-court à toute une nouvelle famille de nez rouges qui s'ébrouent aujourd'hui aussi bien sur les scènes des grands théâtres qu'au coin d'une rame de métro, dans des festivals colorés et festifs, en contrepoints à des congrès très sérieux, dans les salles des hôpitaux pour enfants, au coin des réfectoire de maison de retraite, dans des séminaires de développement personnel et j'en passe et des meilleures !

Donc... le Clown est partout !

Bon d'accord, j'exagère un peu. Mais quand même... En peu de temps, on a vu sortir ce personnage de la scène pour le laisser investir des sphères plus intimes, des lieux de discours intérieurs, des endroits où le rire se fait plus thérapeutique, où la recherche de sens vient investir l'absurde d'un quotidien devenu déraisonnable.

C'est à cet endroit là que j'ai découvert le clown et que j'ai vu naître "ma" cloune... (oui, je sais, ça fait un peu "pouêt pouêt" ce pronom possessif mais j'assume !).

Ce fut comme une rencontre avec un inconnu de soi, avec une partie à la fois nouvelle et très ancienne. Un personnage qui naît d'une certaine disposition dans laquelle on se place en acceptant quelques principes simples comme :

  • dire OUI à ce qui se présente

  • agir et réagir en fonction de ce qui EST

  • exprimer tout haut ce que l'on ressent tout bas

  • accepter de laisser son "mental" au repos (enfin !) et profiter de chaque occasion pour essayer autrement ses connaissances, pour affiner ses sens, pour inventer de nouvelles façons de faire, pour découvrir sous d'autres angles le quotidien, pour expérimenter, pour imaginer, pour inventer, pour voyager, pour.... tout !

L'expérimentation du Cloune pour moi ce fut donc un peu tout ça : la découverte d'un espace de Jeu et de Je sans limite, directement atteignable au moyen d'un petit bout de plastique rouge. Au fur et à mesure du temps, j'ai pu aller me promener dans les jardins d'autres clounes, toucher d'autres sensations, d'autres couleurs, affiner les miennes, découvrir que ma première cloune (Bernard) avaient des sœurs (Céleste, Croquette,...), que je pouvais m'émouvoir d'un battement de cil et que mon cœur n'était pas aussi dur que je ne le pensais.

J'ai découvert aussi que je pouvais accompagner des nouveaux-nez sur le chemin de cette découverte et que j'y prenais bien du plaisir....

Comme un accouchement...

En puisant dans mon grand sac à expérience rempli de toutes les rencontres que j'avais pu faire tant dans le domaine artistique que thérapeutique ou éducatif, j'ai pu concocter au fur et à mesure des propositions qui permettent rapidement de "lâcher la tête" et de se mettre assez en disponibilité pour oser ce pas vers son propre clown, vers son espace intérieur de liberté et d'opportunité. C''est que j'appelle le Cloune-Contact.

Et à chaque fois, je m'émerveille de découvrir la tendresse et la naïveté qui d'un seul coup balaie des années de vie "bien éduquée" et vient aérer à grands coups de rire des regards qui croulaient sous les certitudes.

En acceptant de mettre en doute tout ce que l'on croit savoir de soi et de la vie, en prenant au premier degré tout ce qui s'offre à notre vue, en acceptant l'erreur et les loupés comme les meilleures pistes de son expansion personnelle, on rebat les cartes de notre partie de vie.... et ça pour notre plus grand bien !

Merci à vous qui m'avez permis de "chausser le nez" pour la première fois.

Merci à vous qui me permettez aujourd'hui de continuer chaque jour ces expériences de légèreté, avec et sans le nez.

Isobel

Bernard

Croquette

Céleste


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