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  • Photo du rédacteurIsobel

être cloune...


François Cervantes a écrit quelque chose que j'aime beaucoup et que j'ai envie de partager avec vous :

"Devenir clown, ce n’est pas mettre un nez rouge, ce n’est pas faire rire, être caricatural ou excentrique, mettre des habits colorés et des cheveux rouges, ce n’est pas rire ou pleurer fort.

Devenir clown c’est devenir poème.Rouge de honte ou de colère, vert de jalousie, blanc de peur, bleu de froid, comme dans les tableaux de Munch ou de Gauguin : le clown prend la poésie au pied de la lettre.[...]

Cela demande sans doute de redescendre en dessous de tout ce qui a été appris et qui encombre, pour retourner aux gestes d’origine, pour que ce soit le désir qui agisse directement, qui prenne possession du corps. Opération délicate : changer le conducteur du véhicule, alors que l’ancien sait conduire et que le nouveau ne sait pas encore. Opération qui demande du temps, de la minutie, de la patience et surtout une raison profonde de le faire."

Ces quelques mots me touchent et font vibrer ma conscience d'être... et d'être cloune aussi !

JE SUIS.... Deux mots qui viennent tranquillement affirmer la conscience de Soi, la révérence faite à ce qui est, au choix de notre destinée, au loisir de cette expérimentation sur ce sol qu'est notre vie d'ici.

Ma cloune,* elle, ne peux pas vraiment dire "Je Suis" car elle peine à être autre chose que l'instant dans lequel elle vit. Elle communie avec cet instant, le ressent, le sent, le respire et avance son nez et le reste avec toute l'énergie du présent. Elle ne le dit pas car c'est une évidence. C'est le fondement de son énergie. Elle ne sait rien et sait tout. Ne doute de rien car le doute n'existe pas ou alors dans la conséquence directement perceptible de ce qu'elle touche au présent.

Cet ancrage à la perfection (ou a l'abomination !) de l'instant est la marque de fabrique de cet espace sensible que j'aime à aborder, à faire aborder aussi.

Le cloune* est pour moi cette porte d'accès vers l'exacerbation de mes sens, de ma sensibilité, de mon âme, de mon cœur. En me laissant ainsi libre court, j'expérimente sans le savoir les plis et détours que je ne m'aperçois pas prendre savamment dans la vie de tous les jours, dans la vie "sans le nez". C'est souvent longtemps après, à l'occasion d'une discussion, d'un échange avec un spectateur ou avec un autre cloune/clown* que me parvient le reflet de l'expérience ainsi vécue. Ce reflet m'ouvre alors la compréhension de certaines de mes mécaniques internes (et inconscientes !) qui peuvent me bloquer le chemin (ou lui font prendre de drôles de méandres pas toujours très commodes pour moi !).

Bref, ma cloune me sert bien à être plus honnête avec moi-même, et plus douce aussi !

Et à dénicher toutes les occasions de rire de tout ce qui (m')arrive... ou en tout cas à essayer sans vergogne ni trompette !

*clown ou cloune... ceci fera l'objet d'un autre billet doux !


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